Titre : Overlord ii (x360)
Support : Xbox 360
Editeur : Codemasters
Année : 2009
Genre : Action / Aventure
Date de sortie : 26/06/2009
La méchanceté est-elle héréditaire ? Overlord II semble bien le confirmer puisqu’une nouvelle fois, il s’agira d’incarner un Maître des Ténèbres et de tenter d’asservir un monde bien trop sirupeux à votre goût. A l’aide de grands coups dans le pif, d’un peu de sorcellerie et surtout d’une cohorte de Gobelins aussi débiles qu’indispensables, vous vous proposez donc de mettre un peu de noirceur dans tout ça.
You know I’m Bad, I’m Bad…
Le scénario d’Overlord II n’est pas, il faut bien le dire, un chef-d’œuvre de créativité. Retenu prisonnier des entrailles souterraines à la fin de l’épisode précédent, notre grand méchant de service a eu la plaisante idée d’assurer sa descendance sur terre et de perpétuer ainsi son influence maléfique. Et c’est bien évidemment à vous qu’il incombe de veiller sur la destinée de ce jeune homme maintenu dans l’ignorance de sa filiation. Mais chacun le sait bien, les secrets de famille finissent toujours par éclater et vous découvrez tardivement que votre avenir n’est pas celui d’un simple paysan depuis trop longtemps humilié. Vous décidez donc de reprendre le flambeau et de mettre le Royaume à votre botte. Celui-ci a quelque peu évolué ces dernières années : un nouvel ordre baptisé Glorieux Empire a imposé sa puissance en repoussant les frontières jusqu’en des contrées alors inexplorées.
Têtes de Gobs
Le Glorieux Empire est la première très bonne idée de ce second épisode. Fortement inspirés de la Rome antique, ses dirigeants et autres chefs militaires semblent tout droits sortis d’un album d’Astérix tant leur suffisance et leur vanité n’ont d’égales que leur bêtise. Certaines cinématiques sont très réjouissantes et s’inscrivent judicieusement dans une veine parodique particulièrement efficace. Il faut dire que le scénariste de l’aventure est une nouvelle fois la très séduisante et talentueuse Rhianna Pratchett, fille du célèbre auteur des Annales du Disque-monde. Une sacrée référence en matière d’heroïc-fantasy à la sauce Monthy Python ! Et sa fille s’y entend également pour passer à la moulinette les clichés du genre et créer un univers délirant et délicieusement référentiel. L’humour est donc au rendez-vous.
Cet humour est d’ailleurs toujours aussi étroitement lié à un gameplay qui oscille entre le jeu d’action, la gestion d’unités façon Pikmin et enfin l’exploration. Si l’Overlord est capable de s’en prendre directement à ses ennemis en faisant parler l’épée ou la hache de combat, c’est essentiellement par l’entremise de ses ignobles serviteurs qu’il fera le ménage dans les rangs de l’envahisseur.
L’idée centrale du jeu est donc de gérer au mieux les capacités spécifiques de chaque Gobelin. Revoyons de nouveau en détail ce dont ils sont capables pour vous extirper des situations les plus délicates. Les Bruns sont les combattants, les crétins de service ne pensant qu’à détruire et frapper tout ce qui bouge ; les Rouges sont évidemment associés au feu et peuvent incendier certaines zones afin d’en libérer l’accès ; à l’inverse, les Bleus peuvent geler des étendues d’eau, capacité bien pratique pour un Overlord lourdement armé voulant garder ses papattes au sec. On a beau être un Maître des Ténèbres, on peut rester délicat… Mais ce sont les Gobelins verts qui s’avèrent les plus vicieux. Spécialisés dans la traîtrise et l’infiltration, ils peuvent se rendre invisibles et contourner un groupe d’ennemis pour les prendre à revers.
Manipuler ces avortons reste toujours aussi intuitif puisque d’une simple pression, vous assignez à l’un d’entre eux ou à tout un groupe une tâche précise. Difficile de faire plus simple même si les problèmes de caméra déjà observés dans le premier épisode sont encore récurrents.
Les développeurs ont également ajouté de nouvelles aptitudes à ces créatures qui peuvent désormais chevaucher différentes montures, de l’araignée géante au loup sauvage, pour générer encore plus de dégâts. Enfin, il est également possible de contrôler intégralement un Gob en délaissant l’Overlord. Ce gameplay est essentiellement utilisé lors de phases d’infiltration qui manquent malheureusement de finesse et qui s’avèrent par conséquent assez répétitives.
Du neuf avec du vieux
Mais le point commun entre ces différentes races, c’est leur incontournable crétinerie qui se manifeste essentiellement par une attitude irrévérencieuse et capricieuse et des grognements dignes des Gremlins de Joe Dante. Les voir revenir totalement hilares auprès de leur maître afin de lui soumettre une proie ou un trésor est un plaisir à chaque fois renouvelé… Ces Gobelins, tout en étant les véritables stars du jeu, sont indispensables à votre progression et vous devrez, avant de les utiliser intelligemment, partir à la recherche des fameux incubateurs indispensables à leur "élevage". Ceci suppose une minutieuse exploration des différentes régions de l’Empire ce qui permet par ailleurs de prendre la mesure du bond graphique effectué entre les deux épisodes. C’est également le moyen de découvrir des nouvelles phases de jeu tels ces trajets en bateau qui rompent avec une certaine linéarité.
La finalité de tout cela est évidemment de régner en maître sur l’Empire, d’humilier gentiment (ou méchamment) ces pseudos conquérants et d’asservir les populations locales pour qui cette passation de pouvoir ne changera pas grand-chose. Après tout, le petit peuple est là pour souffrir ! Symbole indéniable de votre succès et de votre montée en puissance, votre Donjon s’agrandira peu à peu pour devenir la demeure monumentale que vous méritez.
Comme vous pouvez le constater, Overlord II est plutôt avare en nouveautés tout en restant un excellent divertissement. Il s’agit ici d’une version grandement améliorée du premier opus qui omet toutefois d’intégrer quoique ce soit de vraiment neuf. Mais la possibilité d’incarner un "méchant" et l’humour régressif de l’univers emportent une nouvelle fois l’adhésion. Il est certain que le probable troisième épisode devra être plus audacieux pour attirer à lui de nouveaux adeptes. Dans le cas contraire, l’Overlord pourrait bien être anéanti pour de bon !
Intérêt Global : 8/10