Titre : Rock revolution (x360)
Support : Xbox 360
Editeur : Konami
Année : 2008
Genre : Musical / Rythme
Date de sortie : 25/06/2009
Intérêt Global : 5/10
Longtemps reportée, la réponse de Konami aux Guitar Hero et autres Rock Band expose enfin ses partitions à nos petits doigts musclés. Avec Rock Revolution, l’éditeur nippon vient rafraîchir nos vieux souvenirs et nous rappeler que la primeur des jeux à guitares ne revient pas aux studios Harmonix (avec lesquels il est d’ailleurs en procès) mais à son Guitar Freaks. Apparu en 1998 en salles d’arcade, ce jeu bien connu au pays du soleil levant fut en effet le premier à se doter d’un contrôleur en forme de guitare (enfin plus ou moins). En quête de reconnaissance, son successeur tente aujourd’hui une percée en Europe avec un répertoire évidemment adapté à son nouveau public.
Get on my knees and pray
Soyons francs, si Guitar Freaks mérite le respect, c’est davantage pour son statut de pionnier que pour les qualités de son gameplay, très hermétique, ou pour son catalogue musical, espèce de pop nippone rose bonbon pas forcément très digeste pour un estomac européen. Pour espérer pouvoir s’imposer chez nous, Rock Revolution a naturellement du s’adapter et, comme les autres, proposer du bon gros rock pour occidentaux. Cependant, à la différence de ses concurrents, le soft de Konami n’affiche que des reprises. Ca n’avait certes pas empêché les deux premiers Guitar Hero de s’imposer mais aujourd’hui la donne est un peu différente et ce genre de détail peut peser assez lourd dans la balance. Heureusement, les reprises sont plutôt bonnes et coiffent une quarantaine de groupes relativement prestigieux et aux styles assez variés. Cela va du "Magic Man" de Heart au "Won’t Get Fooled Again" de The Who en passant par "Chop Suey!" de System of a Down ou "Holy Wars" de Megadeth. Tous ces titres sont jouables à la batterie, à la guitare et à la basse mais pas au chant, les développeurs ayant préféré faire l’impasse sur le micro pour une raison qui leur appartient.
Un héritage lourd à porter
Mais le choix le plus contestable est certainement d’avoir conservé l’interface de jeu à la Guitar Freaks avec sa vision à plat sur le défilé de notes. Non seulement, cet angle de vue est affreusement peu pratique pour se préparer aux passages difficiles mais les indicateurs de note ressortent assez mal dans leurs couloirs. Pour ne rien arranger, la zone active occupe une section très excentrée sur l’écran, même lorsque l’on joue en solo, ce qui, en plus de l’inconfort, ne permet pas de profiter du spectacle scénique (assez anecdotique il est vrai). La lisibilité n’étant pas optimale, le challenge s’avère sensiblement plus relevé que dans Guitar Hero (et a fortiori Rock Band). C’est encore plus vrai à la batterie, l’indicateur de pédale ne se démarquant quasiment pas des autres. A noter tout de même que Rock Revolution offre une compatibilité avec les batteries à 5 et 7 éléments.
Cette obstination à vouloir rendre hommage à Guitar Freaks est d’autant plus navrante que le soft recèle quand même quelques bonnes idées et notamment des défis en mode carrière dont les objectifs sont assez originaux et bien renouvelés : jouer une partition en évitant des notes-pièges, avec une difficulté croissante, en aveugle ou avec objectif de score. Les solos en freestyle réalisables à la guitare pendant certains concerts ne sont pas déplaisants non plus.
Jouable à trois simultanément en local, Rock Revolution l’est également en ligne où il peut même rassembler jusqu’à six joueurs dans des duels de groupes. Le soft s’offre également un petit studio de mixage assez rudimentaire mais qui a le mérite d’exister, surtout si l’on considère le faible coût de l’objet. A 30 euros prix de lancement, on ne peut en effet pas dire que Konami ait tenté le "coup de Jarnac".
Inférieur à Guitar Hero et Rock Band dans quasiment tous les secteurs de jeu, Rock Revolution a surtout le bon goût de ne pas imposer une nouvelle gamme d’instruments (il devait à l’origine être commercialisé avec sa propre batterie mais si elle doit sortir un jour, ce sera pour plus tard). Compatible avec tous les périphériques Harmonix et Red Octane, ce soft sans grande prétention ne s’adresse finalement qu’aux amateurs de challenges artificiellement corsés et aux curieux désireux de se frotter à quelques morceaux inédits. Pour ceux qui veulent s’essayer au genre, il y a en revanche contre-indication.